À tous, pour servir...
À quoi bon ? Pour la postérité ? Non, pour ma conscience. Le monde de l’éducation se financiarise, comme certains secteurs de la santé et du bien-être, pour le pire. Les "clients" des groupes financiers ne sont ni les élèves ni les familles, mais les actionnaires et l’État, qui distribue des subventions en échange d’un contrôle qualité sur l’ingénierie pédagogique, jamais sur le bonheur ou le plaisir des étudiants. La soif d’apprendre n’est jamais mesurée.
Les professeurs sont de moins en moins bien payés : jusqu’à 20 euros de l’heure sur facture d’auto-entrepreneur, sans TVA. Les élèves, eux, paient une scolarité toujours plus chère, de moins en moins en phase avec le monde du travail. La "pédagogie inversée" est devenue une solution miracle : elle capte l’intérêt des étudiants pendant que les professeurs semblent ne rien faire.
Certaines écoles poussent l'horreur jusqu'à imposer aux professeurs des notes entre 11 et 14. Jamais trop bas pour éviter l'échec de l'étudiant en lui montrant son vrai niveau, jamais trop haut pour éviter que l'étudiant puisse présenter son dossier pour changer d'école.
Pour ma part, j'ai toujours donner des cours de grande qualité. Chaque cours est une véritable conférence faite à l'intant avec des exemples d'actualité et des questionnements sur les applications en entreprise. Les sujets sont traités à fond et les supports en ligne très inspirants. Les travaux individuels ou de groupes sont très rapides et notés immédiatement. Idem pour les quiz à l'issue de chaque cours. La notation est transparente : fiche de notation montrée à chaque rencontre. Je n'ai jamais accusé les étudiants d'être discipé ou peu disciplinés, je me suis toujours blâmé de n'être pas assez passionnant. C'est au professeur d'être plus fort qu'Instagram, YouTube et maintenant l'IA.
Je suis un professionel du marketing et du numérique, bien placé pour comprendre les stratégies marketing des écoles ou groupes d'écoles, je suis aussi bien placé pour comprendre les économies que permet le numérique. Mais je ne pense pas que ces considérations doivent guider les secteurs de l’éducation, ni de la santé. On ne gère pas une école ou un hopital comme une entreprise classique ou un produit. Quand la matière est l'être humain, l'extrême qualité est obligatoire.
Aujourd’hui, je continue à intervenir ponctuellement dans certaines écoles qui acceptent mon contrat, avec la même énergie et la même envie de transmettre. Car enseigner, c’est surtout apprendre, et chaque promotion m’a permis de le faire, de remettre en question mes certitudes et d’enrichir ma pratique professionnelle. Merci à tous ces étudiants qui ont croisé ma route.